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Sévère Sebokht, Traité sur les constellations (7e s. ap. J.-C.)

CHAPITRE IX

 

SUR LES CONSTELLATIONS QUI NE SE COUCHENT PAS ; SUR LES PRINCIPALES ETOILES DES CONSTELLATIONS QUI SE LEVENT ET SE COUCHENT EN FACE LES UNES DES AUTRES ; SUR LES CONSTELLATIONS ET LES ETOILES QUI SE LEVENT PLUS TOT ET SE COUCHENT PLUS TARD, OU INVERSEMENT.

 

(IX, 1) Parlons maintenant des étoiles, c’est-à-dire des constellations, qui ne se couchent pas, ce sont toutes celles qui tournent au voisinage du pôle nord, je veux dire à l’intérieur de la zone du nord, qui est nommée arctique. Ce sont : la Petite Ourse, la Grande Ourse, le Dragon qui est entre les deux ; Céphée jusqu’à sa tête, la paume de la main droite de Βοώτης, c’est-à-dire jusque vers son coude ; les pieds de Cassiopée, c’est-à-dire depuis le talon et en dessous. – Les parties de la sphère qui ne se lèvent pas, sont toutes celles qui tournent dans le voisinage du pôle sud, je veux dire à l’intérieur de la zone sud qui est nommée antarctique, parce qu’elle est au-dessous de la terre et n’est pas vue, mais en voilà assez là-dessus.

Parlons brièvement des levers et des couchers de chacune des étoiles en face les unes des autres, (du moins) des plus connues et des plus brillantes parmi…

(X, 3)

[Le tropique d’été] (101r) en coupe douze : les pieds de Βοώτης , la tête du serpent, le coude de la main gauche, qui tient le bâton de l’Ἐνγόνασιν, l’épaule , le cou, la tête et l’aile du haut d’Ὄρνις (le Cygne) ; la voie lactée qui est au milieu, le sabot du pied droit du cheval, l’épaule et le côté d’Andromède, le Δελτωτόν (triangle), le pied droit de Persée, en dessous de son talon, l’extrémité de la corne nord du Taureau, la plante du pied droit du Cocher, la voie lactée, le milieu des Gémeaux, le milieu du Cancer, en dessous de la nuque du Lion, avec son dos et sa queue.

(X, 4)

L’équateur en coupe quatorze : le fémur droit de la Vierge, la pince droite du scorpion, le milieu du serpent[1], la paume de la main gauche de celui qui tient le serpent ainsi que sa main droite, la queue du serpent, la voie lactée, un peu de l’extrémité de la queue du Dauphin, les deux têtes de Pégase et son cou largement, un peu de l’extrémité de la queue nord  du poisson occidental qui est à côté du Zodiaque, le lien du poisson oriental, un peu du bout des oreilles de κῆτος, et ses narines, la plante du pied droit du taureau, la peau qui est sous la main qui porte la peau du géant (Orion), la voie lactée, le cou de l’Hydre, où est l’étoile très brillante[2], un peu de l’oreille (anse) nord de la coupe.

(X, 5)

Le tropique d’hiver en coupe treize : le manteau et le crâne du Centaure, les pieds de devant du θηριόν, le milieu du scorpion, l’arc et la tête du sagittaire, la voie lactée sur laquelle est (101v) son nez, le milieu du Capricorne, les pieds du Verseau, les eaux qui coulent du vase du Verseau, la queue et le ventre du κῆτος et l’épaule de sa main droite , le milieu de l’Eridan, les ongles et les pieds du Lièvre, à savoir ceux de devant et ceux de derrière, le derrière du Chien, le pied droit et le fémur du Cheval, la dernière tête d’ Ἀργώ, la voie lactée qui est sur lui, l’ἄρμενον  (voile) et le mât d’Ἀργώ, le derrière et le ventre de l’Hydre.

 

(X, 6)

Le cercle antarctique en coup deux : toutes les plantes des pieds du Centaure où se trouve aussi la fin australe de la voie lactée et une petite partie méridionale qui est du côté de la tête de l’Encensoir.

[1] Nau : « Lire Khéwîô, non Khawoîô ».

[2] Nau : « α ou le Cœur de l’Hydre ».

(X, 7)

Disons encore quels signes (ζώδια) coupe le cercle qui est nommé Διάμεσον[1] (par le milieu), à savoir la ligne qui est au milieu du Zodiaque sur lequel le soleil marche en longitude constamment sans le quitter ni au nord ni au sud. C’est ce qui a encore toujours lieu de la part de ces cinq étoiles errantes (planètes) parce qu’elles se meuvent toujours en longitude et en latitude dans le Zodiaque, dans six signes au nord et dans six au sud, les seuls qui se trouvent (dans le Zodiaque) ; je veux dire qu’elles sont dans le Διάμεσον  quand elles le coupent rapidement , et passent en l’un des vents (côtés) qu’on a dit : à savoir du nord au sud ou du sud au nord.

 

(X, 8)

Ce cercle Διάμεσον susdit coupe le milieu du Bélier et du Taureau et le premier genou du premier Gémeau et le dos du dernier avec son autre bras, et le milieu du Cancer, et sous le côté du Lion et sous son ventre et ses fémurs, et l’épaule droite de la Vierge et son pied (102r) droit, et le bras gauche du Scorpion et entre ses yeux et la partie supérieure de son ventre, où se trouve aussi le pied droit  de celui qui tient le serpent, il coupe aussi sa plante du pied, et l’arc du Sagittaire et sa tête, la tête du Capricorne et son cou et au dessus de son dos et le milieu de sa queue, au dessus des hanches du Verseau et son fémur droit et l’ouverture de son vase qui verse l’eau, le milieu de la dodécatomérie des Poissons, les deux liens des Poissons. En voilà assez là-dessus.

 

[1] Nau : «  ܕܝܐܡܣܘܢ  »

(X, 9)

Disons combien et quelles (constellations) ne sont pas coupées par l’un ou l’autre (des cercles) et n’en coupent pas.

Il y en a neuf : Procyon, le Corbeau, la Couronne australe, le Poisson grand et austral[1], et, si tu veux, et l’occidental, aussi le Dauphin, aussi la Coupe, aussi l’Encensoir, car une petite partie seulement et sans importance, comme on l’a dit plus haut, semble coupée (par le cercle antarctique). La petite Ourse seule n’est pas coupée, parce qu’elle est très proche du pôle nord, de sorte que toutes les (constellations) qui ne sont pas coupées sont au nombre de quatorze. En voilà assez.

 

[1] Nau : « Dans l’interligne et encore en marge : « Le poisson oriental » ».

CHAPITRE ONZIEME

DU CERCLE γαλαξίας[1] (VOIE LACTEE)[2] ; QUELLES SONT LES CONSTELLATIONS QU’IL COUPE, COMMENT SES PARTIES SE LEVENT-ELLES ET SE COUCHENT-ELLES AVEC CHACUN DES ζώδια QUI SONT SUR LE CERCLE (ZODIAQUE)

(XI, 1)

Après cela, il nous convient de mentionner quelque chose sur ce cercle γαλαξίας, c’est-à-dire lacté, qui est nommé chez les Syriens[3] « chemin de ceux qui portent de la paille ». Quelles sont les constellations (102v) qu’il coupe, et comment ses parties se lèvent et se couchent.

(XI, 2)

Ce cercle lacté coupe treize (constellations) : Cassiopée, Persée, le Cocher, les pieds des Gémeaux, l’oreille du chien du géant, à savoir le poil qui est au-dessus de sa tête, Ἀργώ, les pieds du Centaure et aussi l’aiguillon du Scorpion, l’arc, le trait et la main du Sagittaire, l’Aigle et l’Ὀιστός (la Flèche), Ὄρνις (le Cygne) et le devant de Céphée.

[1] Nau : « ܓܐܠܐܟܣܝܣ  et  ܓܠܐܟܣܝܣ  »

[2] Nau : « Comparer à Manilius I, 661-779 ».

[3] Nau : « ܫܒܝܠ ܕܣܒ̈ܠܝ ܬܒܢܐ  »

(XI, 3)

Ses parties se lèvent et se couchent ainsi : Lorsque le Sagittaire se lève et les Gémeaux se couchent, chacun dans son dixième degré, tout le cercle du « Chemin de paille »[1] (voie lactée) se trouve également sur le cercle qui est nommé horizon[2] sans être visible, mais lorsque le Verseau commence à monter, la voie lactée se lève et apparaît inclinée de l’est-nord à l’ouest-sud, à savoir depuis Cassiopée jusqu’aux pieds de devant du Centaure ; au milieu, du coté de l’est, apparaissent le Cygne, la Flèche et l’Aigle.

 

(XI, 4)

Lorsque le Bélier commence à monter, la voie lactée apparaît au milieu du ciel, étendue et inclinée du nord-est au sud-ouest, à savoir de Persée jusqu’à l’aiguillon du Scorpion ; au milieu du ciel, les mêmes apparaissent dans la voie lactée, à savoir l’Aigle, la Flèche et le Cygne.

Lorsque le Cancer commence à monter, la voie lactée apparaît, un peu au nord au-dessus de notre tête et comme étendue, à savoir directement, de l’est à l’ouest, jusqu’en dessous de l’Aigle. Au milieu du ciel, on voit en elle Cassiopée et aussi Persée déjà.

 

[1] Nau : « ܚܘܕܪܐ ܕܫܒܝܠ ܕܬܒܢܐ   »

[2] Nau : «  ܐܘܪܝܙܘܢ   »

(XI, 5)

Quand la Vierge commence à monter, la voie lactée apparaît inclinée de l’est-sud à l’ouest-nord, c’est-à-dire depuis Ἀργώ jusqu’au Cygne ; au milieu du ciel on voit le Cocher et aussi les Gémeaux déjà.

 

(XI, 6)

Lorsque le Scorpion commence à monter, la voie lactée apparaît inclinée du sud-est au nord-ouest, c’est-à-dire des pieds du Centaure jusqu’à Cassiopée ; au milieu du ciel du côté du couchant, on voit le Cocher et les pieds des Gémeaux.

Lorsque le Sagittaire se lève de nouveau, et que les Gémeaux se couchent, chacun d’eux dans son dixième degré, toute la voie lactée se cache de nouveau sur le même cercle dont nous avons parlé, qui est l’Horizon. En voilà assez sur ce cercle.

 

CHAPITRE DOUZIEME

 

COMBIEN SONT LES CERCLES DE LA SPHERE DONT LA CONNAISSANCE NOUS EST NECESSAIRE ET QUELS ILS SONT.

 

(XII, 1)

Arrivons maintenant aux cercles[1], c’est-à-dire ζώνας[2], et disons combien sont les cercles sur lesquels roulent notre travail et quels ils sont, de combien  ils sont séparés l’un de l’autre et de combien chacun d’eux est rapproché ou éloigné de l’horizon sud en latitude, dans chacun des climats de la terre, car on sait que la variation des climats dépend seulement de la latitude du monde.

 

(XII, 2)

Les cercles de la sphère sont nombreux, sans limite et innombrables, parce que les étoiles qui tournent sur la sphère fixe sont aussi sans limite, mais ceux dont nous voulons parler maintenant, (fol. 103v) sans lesquels on ne pourrait pas faire de calcul pour le soleil et pour la lune et pour les cinq planètes, ni mesurer le ciel et la terre et l’espace qui est entre eux ou les climats et les villes qu’ils contiennent, sont au nombre de dix.

 

[1] Nau : «  ܚܘܕܪ̈ܐ  »

[2] Nau : «   ܙܘܢ̈ܣ»

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